L’impluvium de l’eau minérale naturelle evian accueille plus d’une centaine de zones humides présentant une large variété de surfaces et d’écosystèmes. La politique historique de conservation des zones humides, menée très tôt et de manière partenariale par les acteurs locaux, fait de ce site un lieu unique remarquablement conservé. Ainsi, les zones humides du plateau sont classées Natura 2000, Espaces Naturels Sensibles de Haute Savoie et reconnues d’importance internationale par la Convention Ramsar.

En septembre 2008, la désignation de l’impluvium evian en tant que Site Ramsar constitue une reconnaissance de la politique de protection de ce patrimoine naturel menée depuis plusieurs années. Le périmètre concerné correspond à la zone d’infiltration de l’eau minérale naturelle : l’impluvium. Le plan de gestion du site a participé de manière significative à la reconnaissance par la Convention de Ramsar de l’impluvium et de ses zones humides en tant que zone humide d’importance internationale

Origine glaciaire et formation

Il y a 15 000 ans, lors du retrait de l’immense glacier du Rhône, des lentilles de glaces et des cordons morainiques modèlent le territoire et laissent place à de petits lacs dont l’argile qui tapisse le fond pérennise la présence. Colonisés par la végétation, ces derniers donnent naissance aux zones humides du territoire.
On rencontre sur l’impluvium une grande diversité de zones humides :

  • Étangs ;
  • Prairies humides ;
  • Bas-marais alcalins ;
  • Tremblants ;
  • Tourbières à sphaignes ;
  • Boisements tourbeux, etc.

Les multiples rôles des zones humides

Les zones humides servent de refuges ou de zones d’alimentation pour de nombreuses espèces animales et végétales. Elles accueillent sur l’impluvium 11 habitats et 5 espèces d’intérêt communautaire, comme l’Agrion de Mercure

En plus d’être une zone refuse pour la flore et la faune exceptionnelles qu’elles accueillent, les zones humides, bien que ne représentant que 10% des surfaces de l’impluvium, concentrent plus de 30% des eaux de pluie, de neige et de ruissellement. Étroitement liées les unes aux autres, ces zones humides contribuent ainsi à la régulation du débit des eaux superficielles, à leur épuration, et à la recharge des ressources en eaux souterraines. Les marais jouent également un rôle majeur à plus large échelle dans le stockage du carbone et la régulation du climat. Plus que jamais, leur préservation constitue une priorité pour le bien de tous.

 

Maitrise foncière et gestion conservatoire des zones humides

Les collectivités publiques, communes et communauté de communes Pays d’Evian – Vallée d’Abondance (CCPEVA) œuvrent à préserver ces zones sensibles en les classant dans leur Plan Local d’Urbanisme comme zones naturelles, empêchant toutes dégradations, et par la mise en place de campagnes de restauration et d’entretien.

Maitrise foncière

Une des premières actions historiques a consisté à classer les zones humides dans les Plan Local d’Urbanisme (PLU) de chaque commune. Les parcelles cadastrales concernées (zones humides et milieux tampons) font l’objet d’une rubrique et d’un zonage spécifique (zones Nh) interdisant toute constructibilité ou aménagement du sol non adapté (affouillements, remblaiements, drainage…).

D’autre part, une procédure de maîtrise foncière se poursuit depuis 1999, via l’acquisition des terrains par les communes ou via le conventionnement avec les propriétaires privés pour autoriser la gestion conservatoire de ces espaces par la CCPEVA. La maîtrise foncière est un atout puisqu’elle garantit que les dispositions réglementaires et les travaux d’entretien adéquats seront appliqués.  Aujourd’hui, environ 50% des zones humides classées Natura 2000 sont sous maîtrise foncière des communes.

Depuis 2021, L’APIEME prend en charge 20% du coût d’acquisition des parcelles en zones humides par les communes. Deux projets d’acquisition sont en cours au niveau de la commune de Saint-Paul-en-Chablais. A partir de 2022, L’APIEME financera également les travaux de gestion conservatoire sur les nouvelles parcelles acquises qui ne bénéficieront pas dans l’immédiat de financements publics.

Gestion conservatoire

Pour préserver les sites, la communauté de communes mène un programme de gestion conservatoire : débroussaillage des petits arbustes, bûcheronnage des arbres, broyage et fauche de plantes herbeuses, et arrachage d’espèces envahissantes. L’objectif étant de limiter la végétation arborée qui assèche le milieu et de maintenir les espaces ouverts. Ces travaux, réalisés en partenariat avec les propriétaires privés, permettent de garantir le bon fonctionnement des zones humides. Ils bénéficient du soutien du Département, de l’Europe et de l’APIEME.

Surveillance de la qualité des milieux (suivi d’espèces bioindicatrices)

Un protocole de suivi de la végétation a été mis en place en 2000 suite aux travaux de restauration des zones humides. Ce suivi scientifique est assuré à fréquence régulière dans le cadre du plan de gestion, afin de mesurer les effets des travaux de restauration et d’entretien mis en place. L’objectif est de suivre les changements qui touchent la flore (et indirectement la faune) des marais gérés. Dans ce cadre des inventaires flore, oiseaux et insectes sont régulièrement réalisés par les partenaires techniques du programme (FNE Haute-Savoie, LPO).

Les plantes caractéristiques des zones humides constituent en effet d’excellents descripteurs de ces milieux ; ainsi, suivre l’évolution de la structure de peuplements végétaux représentatifs permet d’informer sur l’efficacité des plans d’actions en œuvre.

Démoustication des marais

La CCPEVA et l’APIEME se sont associées pour lutter contre la prolifération des moustiques. Depuis 2005, des actions sont effectuées sur les marais proches des habitations, qui sont en eau à la période printanière de développement des larves. La pulvérisation est effectuée par Chablais Insertion avec un insecticide naturel (le Bacillus thuringiensis) pour lutter contre les larves de moustiques.

En complément, depuis 2019, il est possible pour les riverains du plateau de Gavot vivant à proximité des marais, d’avoir un nichoir à chauves-souris cofinancé par l’APIEME et mis à disposition par la CCPEVA. Les chauves-souris sont insectivores et très friandes de moustiques. La mise en place de nichoirs permet de favoriser la présence de ces petits mammifères volants.

Démarche de sensibilisation du public

 

Depuis 2005, une démarche raisonnée d’ouverture aux publics est conduite par la CCPEVA sur les marais du Plateau de Gavot.

Ainsi, trois parcours d’interprétation sont installés au cœur des sites. La sensibilisation des publics, notamment celle des plus jeunes, est une priorité pour l’intercommunalité qui offre la possibilité aux scolaires du territoire de réaliser de nombreuses animations pédagogiques sur le thème des zones humides.

L’APIEME finance chaque année l’entretien de ces trois sentiers ainsi que la rénovation du mobilier pédagogique présent sur ces sentiers d’interprétation.

  • 270 hectares

    de zones humides présentes sur le Plateau de Gavot

  • 145 Hectares

    de zones humides classées Natura2000

  • Impluvium evian

    reconnu dimportance international par la convention RAMSAR

  • 11 habitats

    d’intérêt communautaire

  • 5 espèces

    d’intérêt communautaire